Pour petit effectif au choix 1
Avant – propos
Notes pour le(s) lecteur(s)
Le texte qui suit cet avant – propos doit être lu et enregistré plusieurs fois de suite, en respectant les reprises. Chaque nouvelle lecture est réalisée par un lecteur (version idéale). Un seul lecteur essaiera des interprétations différentes pour chaque enregistrement (au minimum 3).
L’interprétation du texte est laissée à la liberté du (ou des) lecteur(s). Les lecture(s) doivent cependant être supérieures ou égales à 3 minutes. Les respirations notées (‘) doivent être marquées seulement par le lecteur.
L’enregistrement est ensuite diffusé dans l’espace de jeux des instrumentistes. Le mode de diffusion doit être suffisamment petit pour tenir sous un chapeau. Un simple lecteur cassette peut faire l’affaire.
Notes pour les instrumentistes
Les instrumentistes se placent autour du chapeau qui diffuse le texte. Ils peuvent prendre connaissance du texte à l’avance, mais sans l’apprendre. Ils se prêtent alors à la narration et cherchent le plus possible à « illustrer » le texte et à retrouver le son en question. La démarche d’écoute, de recherche et de restitution doit être visible. Pourtant il leur faudra être sensibles aux nuances et aux rythmes du lecteur et ne pas faire du texte un élément complètement hétérogène…
De ce fait, les instrumentistes doivent penser à la situation qu’ils donnent à voir et à entendre au public et jouer sans perturber l’audition du texte. Les indications de nuances dans la narration doivent donc être plus douces, mais rester proportionnelles les unes par rapport aux autres.
Enfin, l’effectif d’instrumentiste peut varier à chaque lecture.
Janvier 2007
De tête
Ou étude au chapeau
(module 66 des Histoires de conductions)
....Je pense à un son... ||: Non pas celui-ci, son trajet est trop bref... N’hésitez pas à le poursuivre... j’entends une nuance très différente… ce n’était pas tout à fait ce timbre... il est doux, il prend son temps… on entend une légère agitation rythmique à l’arrière-plan…’
… il est toujours immobile comme un courant d’air… amoroso dirait le chef d’orchestre… des vibratos plus ou moins denses s’y nichent… ces timbres, je les connais’
… Puis ce sont des effets percussifs et bruiteux… des accents sforzando et de grands intervalles… et puis ces bruits d’origines invisibles… ils étaient moins fort, c’est certain… une texture dramatique qui disparaît peu à peu… alors, c’est un « la » à découvert, longuement tenu… je dois vous prévenir, ce son avait commencé des heures avant quand je l’ai rêvé… peut être ne parviendrons nous pas à le faire revenir… son contour s’affirme pourtant… ses sonorités sont très délicates, transparentes… certains d’entre vous jouent à l’unisson d’ailleurs… un son comme un fil que l’on tire dans le chas d’une aiguille… fil conducteur’
Ce n’est pas vous qui jouiez du reste… On chante au loin… On chante ce texte ?... Il y a un écho… un peu plus bas, un peu plus loin… et des trémolos et des notes répétées… elles s’accrochent… se heurtent… se suspendent… dans un glissement insensible, c’est un arrière-plan de notes tenues… vous l’entendez maintenant ?... Ces oppositions entre accords et sons brefs ?… C’est plus fort soudain… moi je l’entends encore, mieux… il y a des vibratos très lents à intervalle d’un quart de ton… des entrées successives de voix très rapprochées…’
… je distingue des aspérités ici… une petite respiration, si passagère que je ne l’ai pas entendu… et puis de petites arabesques… des petites figures lointaines, répétées… avec une impression d’accélération progressive… que voulez-vous, c’est comme ça… il y a des coups à l’intérieur… par surimpression on entend de grands accents secs… mais finalement ils laissent place à des tenues… les nuances sont plus douces, il y a très peu d’accents violents… moins forts, mais crescendo… je m’en fais une idée de plus en plus précise… mais voilà qu’il se détourne… les instruments conservent une sorte de dialogue… mais c’est un tutti… animé de petites notes isolées… de mélodies lointaines très libres’
… elles s’entretiennent… de la pluie et du beau temps sans doute… les nuances sont changeantes… je vois qu’à présent vous mettez trop d’expression… un cluster tenu… juste à peine plus fort… retentit une mise en vibration générale… mais ce n’est pas un cauchemar… toujours ce cluster continu… furioso…’
Tu ne l’aimais pas particulièrement ce son d’ailleurs… il se disloque par glissandi maintenant… les timbres se déploient avec raffinement dans l’espace… très fort, il devient insupportable… plus grave… le plus grave que vous puissiez… inutile de vous inquiétez… à cet instant il s’arrête…’
Je pense à un autre son : ||
1 Il vaut mieux prendre connaissance du texte pour se faire une idée de l’instrumentation possible.
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